Les apiculteurs déplorent l’autorisation en catimini d’un pesticide « tueur d’abeilles »

En France, la production de miels demeure encore en dessous des 10 000 tonnes en 2017, et près de 300000 à 400000 colonies d’abeilles disparaissent chaque année. Ceci résulte de l’utilisation des pesticides, de la recrudescence des prédateurs tels que le frelon asiatique ou le varroa, etc.

Face à cette situation, les apiculteurs déplorent l’autorisation en catimini d’un nouveau pesticide qu’ils qualifient de « tueur d’abeilles ». Il s’agit plus précisément du Sulfoxaflor qui se présente sous deux formes de pesticides : le Closer (utilisé pour la culture d’agrumes, de légumes et d’arbres fruitiers) et le Transform, destiné aux céréales à paille. En effet, le sulfoxaflor agit comme les néonicotinoïdes et il est de ce fait toxique pour les abeilles.

L’Union nationale de l’apiculture française (Unaf) affirme que le recours aux néonicotinoïdes n’a fait que croître de 2013 à 2015, et ce, malgré les restrictions européennes. D’après les chiffres fournis par le ministère de l’Agriculture, il aurait augmenté de 4 %.

D’une part, la France a déjà montré sa volonté de bannir 5 pesticides, à savoir la clothianidine, l’Imidaclopride, le Thiaméthoxam, le Thiaclopride et l’Acétamipride. Un décret qui interdit formellement ces néonicotinoïdes devrait voir bientôt le jour. Cependant, l’État omet deux autres néonicotinoïdes (Sulfoxaflor et Flupyradifurone) qui, selon les propos d’Anne Furet à Actu-Environnement, chargée de projet auprès de l’Unaf, devraient figurer dans la liste d’interdiction.

D’autre part, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) à donné le feu vert pour le Closer et le Transform au mois de septembre dernier. Elle argumente que ces produits ne font pas partie des néonicotinoïdes, bien qu’ils aient le même mode d’action.

L’Unaf trouve néanmoins que cette décision est déplorable. Cet organisme a ainsi appelé le ministre de la Transition écologique à soutenir le retrait immédiat de leur autorisation de mise sur le marché. Interrogé sur la question par RMC, Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture, a réfuté toute ingérence dans ce dossier.