L’eau fait partie de notre patrimoine et nous devons donc y prêter attention. Pour permettre d’épurer les eaux usées des habitations, les collectivités ont mis en place des réseaux séparatifs, également connus sous le nom de « tout à l’égout ».

Mais plus de 5 millions de logements en France ne sont pas encore raccordés à ce système d’assainissement. Ils doivent alors être équipés de dispositifs autonomes permettant de traiter les eaux usées qu’ils produisent.

Dans ce cas de figure, il faut installer un système d’assainissement non collectif, ou ANC. Il existe deux solutions : les filières traditionnelles ou les filières agréées.

On appelle « filière » un ensemble de dispositifs d’assainissement. Les filières traditionnelles désignent les systèmes composés d’une fosse septique suivie d’un épandage, quel qu’il soit, tandis que les filières agréées regroupent des dispositifs dont la commercialisation est soumise à l’obtention d’un agrément ministériel

Explications dans ce dossier spécial !

Autour de la filière d’assainissement traditionnelle

Une filière traditionnelle utilise un processus spécifique pour épurer les eaux usées des particuliers. Plus précisément, ce dispositif est doté d’une première cuve pour prétraiter les effluents. Cette cuve est appelé fosse septique mais il s’agit en fait d’une fosse-toutes-eaux (FTE), qui récupère toutes les eaux usées du logement.

Après cette étape, les eaux prétraitées sont infiltrées dans le sol déjà en place pour les tranchées d’épandage. Cette seconde épuration peut aussi se faire dans un sol reconstitué s’il s’agit d’un filtre à sable ou d’un tertre.

L’épuration est donc double : épuration physique par filtration, et épuration bactérienne grâce aux bactéries présentes dans le sol.

Aperçu des filières agréées

filieres-traditionnelles-filieres-agreees
La micro-station Bioxymop, de Simop, fait partie des filières agréées.

Une filière est dite agréée lorsqu’elle bénéficie d’un agrément du Ministère de l’Environnement et de la Santé. Il existe différentes options pour ce type de dispositif donc chacune a ses propres avantages et inconvénients.

Entre autres, on cite :

  • La micro station à boues activées,
  • La micro station à culture fixée,
  • Le filtre compact,
  • Etc.

Ce qui différencie les filières agréées des filières traditionnelles, c’est qu’elles n’utilisent pas le sol pour le second traitement des eaux usées domestiques. Au lieu de cela, elles utilisent des médias filtrants composés de différentes matières : zéolithe, copeaux de coco, xylit, laine de roche, etc.

Les filtres compacts et les micro-stations d’épuration sont les filières agréées les plus connues. Leur fonctionnement diffère, mais le fabricant ne peut pas les commercialiser sans l’accord du ministère !

Comment choisir entre filière traditionnelle et filière agréée ?

Le principal avantage des filières traditionnelles est qu’elles fonctionnent de manière autonome. Elles n’ont pas besoin de motorisation, sauf s’il faut mettre en place une pompe de relevage.

Mais ces dispositifs possèdent deux inconvénients majeurs, à savoir :

  • Leur emprise au sol pouvant aller jusqu’à une centaine de mètres carrés (contre 5 à 20 m2 pour les filières agréées),
  • La nécessité de recycler le sable d’épandage, ce qui peut coûter environ une dizaine de milliers d’euros (cela se fait généralement au bout de 10 à 20 ans).

Une filière agréée, quant à elle, est très compacte, quelle que soit la technologie choisie. Elle dispose d’une haute performance épuratoire et d’une durée de vie allongée.

Bien entendu, certains modèles peuvent requérir un entretien plus fréquent ou de l’électricité pour fonctionner. Il s’avère toutefois que cette solution reste toujours avantageuse comparée à une filière traditionnelle, dans la plupart des cas.

Conclusion

Comme son nom laisse entendre, une filière traditionnelle utilise des procédés classiques ou traditionnels. Dans certains cas, elles peuvent certes s’avérer efficaces. Mais de nos jours, les autres dispositifs plus technologiques sont de plus en plus prisés non seulement pour leur fiabilité, mais surtout pour leur compacité et leur coût réduit.

Enfin, il faut aussi noter que le choix de l’une de ces deux solutions varie en fonction de plusieurs contraintes comme la pente du terrain, la perméabilité du sol, la présence de nappe phréatique, etc.