Outre-mer – La géothermie au cœur de la transition énergétique

Encore marginale dans les territoires ultra-marins, la géothermie pourrait devenir un pilier de leur autonomie énergétique d’ici 2050. À ce jour, seule la côte ouest de la Guadeloupe bénéficie d’une exploitation significative grâce à la centrale géothermique de Bouillante. Pour évaluer les perspectives dans les autres zones non interconnectées (ZNI) — Martinique, La Réunion, Mayotte et Saint-Pierre-et-Miquelon — le gouvernement a mandaté le BRGM pour une étude approfondie. Ce rapport, désormais public, révèle des potentiels jusque-là peu exploités, ainsi qu’une feuille de route concrète pour accélérer leur développement.

 

La Guadeloupe se distingue comme territoire pionnier. Avec une centrale géothermique opérationnelle depuis 1986 et en cours d’extension (de 15 à 25 MWe), elle couvre déjà 5 à 6 % de la consommation électrique locale. Le site de Bouillante pourrait, à terme, fournir jusqu’à 30 % des besoins de l’île grâce à des projets d’extension et à l’identification de nouvelles zones exploitables autour de la Soufrière. Cette réussite constitue une référence pour les autres territoires, qui doivent désormais franchir le cap de l’exploration active.

 

En Martinique, à La Réunion et à Mayotte, les ressources du sous-sol sont prometteuses mais encore largement inexplorées. L’absence de forages profonds freine la validation du potentiel géothermique. Le BRGM appelle à lever les freins administratifs, à sécuriser les financements et à intégrer les enjeux sociaux et environnementaux dès la phase de conception des projets. Polyvalente, la géothermie ne se limite pas à la production électrique : elle peut aussi servir au froid, au thermalisme ou encore au séchage agricole. L’objectif est clair : faire des Outre-mer un laboratoire exemplaire de la transition énergétique française.