L’énergie solaire s’invite dans les favelas de Rio

Des panneaux photovoltaïques recouvrent les toits du bidonville de Santa Marta, au Brésil. L’objectif étant de devenir une vitrine du développement durable et de lutter contre la misère dans les quartiers pauvres.

Il faut arpenter les étroits couloirs de Santa Marta pour redescendre de ses hauteurs et atteindre un petit funiculaire. Depuis celui-ci, on peut découvrir les installations le projet Make the Future couvrant les tôles de Santa Marta depuis 2015.

Une partie du funiculaire, gratuit pour les habitants, est d’ailleurs alimentée par deux grands panneaux photovoltaïques. D’autres lieux publics comme les crèches, l’association des résidents, les écoles de samba ou de musique, l’Église évangélique sont ainsi équipés de ces panneaux.

Avec le soutien de la société Shell, l’entreprise locale Insolar a mené ce projet afin que cette favela soit la vitrine de l’énergie propre au Brésil. Le principe de la société étant d’installer les panneaux gratuitement et de récupérer une petite partie de l’énergie produite en échange.

La facture d’énergie dépasse de 30 % les revenus d’un foyer. Grâce à la généralisation du système, celle-ci diminuera de 70 %. Ce qui est très avantageux pour les habitants de la favela. Certains établissements qui sont équipés de panneaux peuvent même obtenir des crédits sur l’électricité du mois suivant puisque l’énergie produite est plus importante que leur consommation. En effet, au Brésil, l’air peut être chauffé à plus de 30 °C avec le soleil d’hiver.

Non seulement le projet Insolar renforce le sentiment de solidarité et la vie en communauté, mais il résout également les difficultés financières de nombreux foyers. Les familles les plus pauvres sont accompagnées par l’entreprise lors de la négociation des prêts bancaires. Elles se serviront des économies réalisées sur leurs factures d’énergie pour rembourser le prêt.

Santa Marta a pour objectif d’installer dans la communauté 150 panneaux pouvant générer pendant 25 à 30 ans l’équivalent de 185 000 journées d’énergies. Dans le pays, le recours à l’énergie solaire est devenu une tendance qui se développe positivement. Depuis 2015, le projet Revolusolar vise à mettre en place une coopérative de production d’énergie solaire à Babilônia, une autre favela de Rio.