D’ici 2050, la demande en hydrogène pourrait quintupler

L’essor considérable des énergies éoliennes et solaires pourrait bien propulser la production durable d’hydrogène. Toutefois, un tel exploit à l’échelle industrielle nécessite l’attribution de terres et d’eau spécifiques. L’électrolyse, un processus séparant l’eau en oxygène et hydrogène, est une méthode de production de l’hydrogène qui peut être alimentée à la fois par des combustibles fossiles et des énergies renouvelables, requiert néanmoins un espace physique spécifique.

De nos jours, on trouve le plus souvent l’hydrogène utilisé dans les raffineries et la fabrication de produits chimiques. Cependant, une augmentation substantielle de la demande d’hydrogène est prévue, avec une multiplication par cinq due à son utilisation dans le transport, le chauffage industriel et les procédés de production d’acier. Selon une étude récente, moins de la moitié de la demande projetée en carburant à base d’hydrogène pour 2050 pourrait être satisfaite localement en utilisant l’énergie solaire ou éolienne, compte tenu des contraintes de terres et d’eau.

Dans un monde à émissions de carbone neutres, certains pays pourraient être contraints d’importer de l’hydrogène, soit à l’état pur, soit sous forme de produits dérivés. Les pays dotés d’abondantes ressources terrestres et en énergies renouvelables, comme l’Afrique australe, centrale et orientale, l’Afrique de l’Ouest, l’Amérique du Sud, le Canada et l’Australie, pourraient se positionner comme leaders dans l’exportation d’hydrogène. En revanche, l’Europe de l’Ouest, Trinité-et-Tobago, la Corée du Sud et le Japon pourraient être contraints d’importer de l’hydrogène ou de réduire leur production industrielle. La politique économique de chaque pays jouera un rôle déterminant dans le déploiement des technologies renouvelables et la production d’hydrogène.