Parmi tous les dispositifs d’assainissement non collectif, il en est un qui revient particulièrement souvent : la ministation d’épuration.

Aujourd’hui, nous vous proposons de faire un point sur ce dispositif très en vogue, compact et fiable.

Qu’est-ce qu’une ministation d’épuration ?

Le principe de fonctionnement de la ministation d’épuration est relativement simple, puisqu’il s’agit du même principe de fonctionnement que celui des stations d’épuration municipales.

Contrairement aux solutions traditionnelles d’assainissement non collectif (communément appelées « filières traditionnelles », qui utilisent le pouvoir épuratoire du sol, une station d’épuration utilise des bactéries pour épurer les eaux.

Ce processus d’épuration bactérienne, dans une station municipale comme dans une ministation, est accéléré par un apport en oxygène, que l’on appelle aération. Cet oxygène est apporté dans la ministation par un compresseur, qui requiert donc une alimentation électrique permanente.

Fonctionnement

Rentrons un peu plus loin dans le fonctionnement des ministations. Il existe en fait 3 technologies de ministation à l’heure actuelle :

  • A culture fixée
  • A culture libre
  • SBR, ou Sequencing Batch Reactor – Réacteur Biologique Séquentiel en français

Ministations à culture fixée

C’est le type de ministation le plus répandu, suivi de près par les SBR.

Une ministation à culture fixée est composée de trois compartiments :

  • Le décanteur
  • Le réacteur
  • Le clarificateur
Schéma d'une ministation d'épuration
Coupe d’une ministation. Source : Tricel

Toutes les eaux usées du logement sont d’abord amenées dans le décanteur, qui se charge du prétraitement. Les matières solides présentes dans les eaux se décantent et forment des boues, qu’il faudra vidanger régulièrement, lorsqu’elles atteindront 30% du volume de la cuve.

Le gros du traitement des eaux se fait dans le réacteur. Au milieu de ce compartiment est fixé un support bactérien, qui donne son nom à la technologie.

Ce support est fait d’un média favorisant le développement des bactéries qui épureront les eaux. Le réacteur est constamment alimenté en oxygène par un compresseur, situé aux abords de la ministation (sous terre) ou à l’extérieur, en fonction des modèles.

Enfin, le troisième compartiment fait subir aux eaux usées une étape finale de décantation, appelée clarification. Le peu de matières solides encore en présence dans les eaux usées se décante, puis est réacheminé dans la première cuve, pour n’avoir qu’une seule cuve à vidanger.

Ministations à culture libre

Le fonctionnement des ministations à culture libre est en tout point identique à celui des ministations à culture fixée, à ceci près que la culture bactérienne est libre !

Cela signifie qu’au lieu de se développer autour d’un support bactérien, les bactéries restent en suspension dans la cuve. Cette technologie offre des performances moins intéressantes que la culture fixée, ce qui explique qu’elle soit peu représentée !

Ministations SBR

Les ministations SBR ont l’avantage de consommer moins d’électricité que leurs concurrentes à culture fixée.

Ceci est dû au fait que la ministation SBR ne comporte en fait que deux compartiments : le décanteur et le réacteur/clarificateur.

Un système électronique est en fait utilisé pour faire alterner les phases de traitement et de clarification au sein du réacteur.

Les ministations SBR sont souvent plus coûteuses que les ministations à culture fixée, mais offrent des performances légèrement supérieures.

Avantages et inconvénients des ministations d’épuration

Les microstations ont beaucoup d’avantages, ce qui explique leur popularité.

Elles sont très compactes, environ 1 m² par EH, soit 5 à 10 fois moins qu’une solution à l’aide d’un épandage.

Elles sont très faciles d’installation, ne demandant le plus souvent qu’un à deux jours de travaux maximum pour être installées et opérationnelles. Elles peuvent aussi être installées en nappe phréatique ou hors-sol !

Il s’agit de dispositifs très fiables et performants.

Malheureusement, certains avantages sont à déplorer : une consommation électrique annuelle allant de 30 à 50€, un entretien annuel obligatoire, et le fait qu’elles soient interdites en résidences secondaires.