L’Ifremer tire la sonnette d’alarme sur l’acidification plus rapide des eaux du nord de l’Atlantique

Selon un article publié dans la revue Nature le 12 février 2018, le CO2 a pénétré plus en profondeur, et de façon plus rapide, dans l’océan Atlantique Nord, allant jusqu’à 1 500 mètres en 2015. Cependant, lorsqu’il y a trop de CO2 dissous dans l’eau, cela pourrait impliquer son acidification, ce qui est néfaste pour l’écosystème.

À noter que l’océan Atlantique peut stocker jusqu’à 25 % du gaz carbonique émis par les activités humaines. Il est donc considéré comme un atténuateur du changement climatique.

L’Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer, Ifremer, tire donc la sonnette d’alarme sur l’acidification plus rapide des eaux du nord de l’Atlantique. Selon cette institution, les récifs coralliens d’eau froide sont les premiers à subir la conséquence de cette situation. La raison est que l’acidification de l’eau réduit la présence des carbonates, indispensables pour la formation des coquilles des coraux.

Dans l’océan Atlantique Nord, la profondeur critique des coraux est actuellement évaluée à 2500 mètres. Selon Fiz Fernandez Perez, spécialiste en matière de bio-géochimie marine, l’acidification des eaux pourrait impliquer une remontée d’environ 1000 mètres de cette profondeur critique. Cela signifie que les organismes calcifiant risquent de ne plus pouvoir se développer au-delà de 1500 mètres de profondeur. Et si on considère le doublement de la teneur atmosphérique en CO2, une telle situation pourrait même survenir dans les trois prochaines décennies.