Éolien et solaire agricole : des associations du Morbihan demandent l’arrêt immédiat des projets

Le samedi 24 mai 2025, à Vannes, la place devant la préfecture a été occupée par six associations qui se sont rassemblées. Leur but : demander un moratoire immédiat sur les projets éolien et solaire en zone agricole. Ces collectifs locaux, parmi lesquels Piebiem et Les Amis de Saint-Gildas-de-Rhuys, estiment que les installations énergétiques en cours portent atteinte à de nombreux équilibres. Selon eux, les paysages sont dégradés, la faune est menacée, et les activités comme la pêche artisanale ou la préservation du patrimoine sont mises en péril. Le projet d’éoliennes flottantes entre Groix et Belle-Île incarne, à leurs yeux, l’exemple même d’un modèle à éviter.

Les militants comptent sur l’agenda politique pour se faire entendre

Des signes encourageants ont récemment émergé sur le plan institutionnel. Des débats ont été ouverts dans les deux chambres du Parlement, fin avril à l’Assemblée et début mai au Sénat. Ce contexte nourrit les espoirs des associations. Une entrevue avec le sénateur Daniel Grémillet a été fixée au mardi suivant. En parallèle, une rencontre avec le préfet et le président du Conseil départemental est attendue. Pour Laurent Guyot-Sionnest, représentant du Réseau Energies Terre et Mer, les décisions ne peuvent plus être prises sans étude d’impact sérieuse. Les conséquences humaines, économiques et environnementales doivent désormais être évaluées avant toute validation.

L’excès d’électricité pointé comme un danger pour le réseau

L’argument économique a été mis en avant par les opposants. D’après eux, la production énergétique actuelle dépasse les besoins réels du pays. En avril, un signal d’alerte a été lancé par RTE, filiale d’EDF. Une surproduction électrique a été constatée. Cette situation aurait fragilisé la stabilité du réseau. À ce propos, le président de Piebiem, Eric Guillot, avertit que l’injection continue d’énergies instables dans le réseau pourrait entraîner des coupures similaires à celle survenue récemment en Espagne. Pour les associations, il est donc urgent de ralentir.